Comment relever les défis qui nous attendent pour les prochaines années ?
Quels développements pour l’Afrique avec en ligne de mire les Objectifs de Développement Durable ?
Comment aider l’Afrique et ses deux milliards de futurs habitants à vivre en paix, dans des conditions décentes tout en préservant notre environnement et en respectant la richesse des cultures, des langues dans 54 pays.
« La technologie et l’innovation sont centrales pour libérer le vaste potentiel de l’Afrique », déclare le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres
Je suis persuadé que la troisième révolution industrielle, celle des nouvelles technologies et du numérique va nous permettre de franchir un pas colossal et inespéré dans l’histoire de l’humanité pour redéfinir nos sociétés.
Les technologies sont enfin unanimement reconnues comme un levier des thématiques du développement : la santé, l’éducation, l’agriculture, l’eau, la mobilité, les énergies renouvelables et bien sur l’entrepreneuriat.
Les entrepreneurs représentent une des clés
Un entrepreneuriat redéfini par des centaines de millions de jeunes en Afrique qui innovent et réussissent à porter haut la voix de l’Afrique. Écoutons les, car ce sont eux qui savent déployer les projets, accompagnons les afin de leur confirmer la confiance que nous leurs devons. Ils représentent une énorme opportunité. Ils seront un milliard en Afrique à avoir moins de 25 ans en 2040.
Selon les chiffres de la Banque Mondiale un pays d’Afrique qui, comme le Kenya relève les principaux défis de la transformation numérique voit son PIB augmenter de 1 à 3 points.
Développer des plateformes pour fédérer les entrepreneurs en Afrique
Je reviens d’Afric’Up en Tunisie où l’effervescence des entrepreneurs n’est plus juste palpable, elle est puissante et visible du grand public. C’est là aussi un réseau gigantesque et multi-acteurs où d’immenses structures comme la GIZ, Smart Africa, Africarena déploient des infrastructures portant ces startups partout en Afrique et ailleurs dans le monde. Le passionné et impliqué Mohamed Zoghlami fondateur dAfricUp porte avec son équipe cette communauté.
Investisseurs, Venture Capital (VC) et banques de développement s’arrachent ces jeunes innovateurs. Le potentiel est immense et des passionnés mettent en avant ces jeunes et leurs structures comme Christophe Viarnaud qui dirige Africarena ou Tomi Davies un investisseur britannique nigérian entrepreneur, philanthrope et conseiller auprès d’entreprises technologiques.
Différentes révolutions avec différents Acteurs du Développement
Après la première vague de l’internet et du mobile dans les années 2000 nous avons vu en 2010 la déferlante du numérique 2.0 qui a modifié nos usages avec la dématérialisation, les plateformes de services et les réseaux sociaux. Un tsunami se prépare dès 2020 avec l’internet des objets (IOT), la 5G, la réalité augmentée, l’intelligence artificielle et la blockchain sans oublier l’informatique quantique. Imaginons 2030 avec également en ligne de mire l’Agenda 2030 et les Objectifs de Développement Durable. En 10 ans les technologies vont croître de manière exponentielle.
C’est dans ce cadre qu’un nouvel élan est donné avec l’amorçage de 15 millions d’euros par l’Agence Française de Développement avec le programme Digital Africa. L’objectif pour 2020 c’est de permettre à différents niveaux d’incuber des projets avec des prêts. C’est projets seront portés par des acteurs africains des nouvelles technologies. Six partenaires seront associés dans la démarche afin de fédérer, démultiplier et capitaliser sur les actions.
Une économie avec un réseau multi-acteurs, le partenariat public-privé (PPP) ne doit pas être qu’économique
La locomotive de la croissance et de l’innovation est en marche, elle doit être prise en route par une majorité des acteurs, en accompagnant aussi systématiquement les exclus du numérique sous peine de creuser encore plus les écarts entre adoptants et dépassés.
Je suis certain qu’enfin les ONG, les entreprises, la société civile, les états et les politiques peuvent se comprendre, s’écouter et profiter de cette révolution pour imaginer un avenir collaboratif durable et moins effrayant, plus serein. Un écosystème où chacun trouvera sa place tout en développant ensemble des solutions technologiques adaptées.
Les technologies vont vous aider si nous plaçons l’humain et la protection de l’environnement au cœur de nos politiques africaines et mondiales. Mais il est aussi possible de rater ce virage, une sortie de route ferait perdre de précieuses années et pourrait être irrémédiablement dramatique en ne nous permettant pas de rattraper le temps perdu.
Une vision sur 20 ans : 2020 2040
Comme le Rwanda a su le faire (j’en parlais ici en 2014) il faut en 20 ans déployer un écosystème physique et virtuel pour envisager un développement inclusif en Afrique.
Physique avec les infrastructures comme les villes nouvelles qui incluent un urbanisme maîtrisé et en adéquation avec la protection de l’environnement et les énergies renouvelables. Virtuel avec des e-services qui permettent de mieux communiquer, partager, fédérer et enfin mieux contrôle l’incroyable flux de données.
Il faut proposer une vision avec des plateformes participatives et citoyennes qui permettent aux élus de recevoir et d’agréger les demandes de la société civile. Permettre ainsi de nous réunir pour converger vers les meilleures solutions. Comme avec les projets, les bénéficiaires, et donc ces Acteurs du Développement, savent mieux que quiconque comment déployer les services adaptés au contexte ou à la culture locale. Écouter c’est anticiper.
Une opportunité de modèle africain
Travaillons ensemble avec l’opportunité du numérique pour permettre à l’Afrique, comme le Rwanda a su le faire, de devenir un modèle de transformation de vie désormais mondialement reconnu.
C’est donc possible, duplicable, évidemment pas parfait mais représentant une évidence, une trajectoire pleine d’indices, d’indicateurs et de modèles inspirés.
Aller en Afrique et écouter est indispensable
Je suis mobilisé depuis 30 ans avec passion sur ces usages en mettant en avant les porteurs de projets, en portant la voie de l’Afrique qui émerge dans les conférence internationales et surtout sur le terrain dans les villages pour écouter la société, les hommes et les femmes qui vivent et connaissent mieux que n’importe qui ce qu’il faut faire pour avancer.
Je n’ai jamais autant appris que dans les villages reculés, dans les hameaux, les fermes, là ou pendant des heures nous évoquons la vie, le passé mais surtout l’avenir car nous sommes pères et mères, concernés et impliqués.
Les solutions sont ici dans les pays, dans les provinces, auprès des Acteurs du Développement, les agriculteurs, les éleveurs, les instituteurs, élèves, médecins, les jeunes et les sages leurs aînés, les hommes et femmes qui portent l’Afrique.